Les Nefs : ROMANE et GOTHIQUES

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D’un seul coup d’œil on pourra voir avec quel savoir-faire les bâtisseurs du Moyen-âge ont su associer l’architecture romane d’une église rurale à une architecture gothique aux élégantes voûtes nervurées.

 
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Levons les yeux : La nef de l’église romane est formée de deux travées haussées de voûtes sur croisée d’ogives ornées de décors stylisés d’inspiration angevine (bâtons brisés, rubans pliés…). 

A la croisée d’une des voûtes d’arête on peut remarquer un motif de lune stylisée.

Les murs gouttereaux sont percés de 4 ouvertures étroites en plein cintre, qui ne laissent pas entrer la lumière du jour. L’église romane ouvre sur l’église gothique dès la croisée du transept roman surmontée d’une coupole sur pendentifs. La base est décorée d’une frise et au sommet de la coupole on distingue deux trous de passage des cordes servant à actionner trois cloches (Françoise, Louise et Marie-Victoire).

C’est de là que l’on peut admirer le mieux la très belle perspective de l’église gothique constituée de trois nefs. Celle qui mène au chœur (nef centrale) est curieusement plus étroite que celle de gauche (collatéral Nord) et celle de droite (collatéral Sud) qui présente une légère sinuosité. 

Il faut remarquer les voûtes sexpartites sur croisée d’ogives formant des légères nervures diagonales (liernes) qui se croisent  sous la clé de voûte. Les nervures des 6 voûtains, rehaussées de teintes de sable chaud ton sur ton vont mourir délicatement sur les piliers dépourvus de chapiteaux. 

La lumière du jour entre par deux ouvertures ornées de vitraux qui se font face dans chaque travée sur les murs des collatéraux Nord et Sud

 

La Nef Centrale

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La Chaire à Prêcher

Dans la deuxième travée se dresse, adossée au pilier nord, une très belle chaire à prêcher du XVIIème siècle, dont la cuve est agrémentée de cinq panneaux sculptés en bas-reliefs représentant Saint Jean, Saint Pierre, un Christ en croix (disparu), Saint Paul et Saint François d’Assise. L’abat-voix est orné d’une colombe en bois figurant le Saint Esprit en haut-relief, et le dorsal offre une représentation en bas-relief du Père tenant le monde dans la main, dominant 3 têtes d’anges ailés dans les nuées. 

Le prêtre gravissait un bel escalier à balustres qui semble rapporté.

La cuve de la chaire repose sur une console sculptée en noyer, au décor à enroulement et chute de feuillage, surmontée d’une surprenante tête d’homme barbu évoquant la tête de Samson, souvent représenté dans l’iconographie du XVIème siècle avec sa chevelure abondante d’où il tirait sa force herculéenne.

Le superbe soubassement sculpté de feuillage dans le bois massif sépare la cuve de cette très belle tête et reste difficile à dater : fin XVIème/début XVIIème siècle. Elle a été probablement installée lors d’un des nombreux réaménagements de l’église.

Cette chaire à prêcher reste un chef d’œuvre de sculpture et un joyau, qui pourrait provenir de la chapelle des Jésuites de Saintes…

 
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Le Crucifix, Christ en Croix

Lors de ses prédications le prêtre faisait face à un grand crucifix du XVIIème siècle, en bois polychrome et doré. L’inscription INRI sur le titulus au-dessus du Christ en croix signifie « Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs ».

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Les Stalles


Le chemin vers le maître-autel s'achève par des élégantes stalles du XVIIème siècle en noyer, disposées en demi-lune, provenant probablement d’un couvent charentais. Deux stalles demeurent surélevées, réservées autrefois au Père Abbé ou au Doyen du Chapitre. Certaines places étaient destinées aux personnalités civiles ou militaires du village, dont le nom était inscrit sur des plaques.

Les stalles délimitent une importante rosace au sol qui ceinture un grand quadrilobe, entouré de motifs trilobés. Aux quatre angles, on distingue quatre petits blasons ornés d’une fleur de tournesol stylisée inspirée de ce dicton : « Comme la fleur de tournesol suit la lumière du soleil, le fidèle tourne son âme vers Dieu ».  

 
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Les Plaques Commemoratives


Sur deux piliers de la dernière travée, 4 plaques en pierre évoquent les noms de soixante-deux défunts inhumés dans l’église, prêtres, notables, serviteurs de l’église et officiers de l’armée du Maréchal de Toiras tués à la bataille d’Ars de 1625 contre les protestants du Maréchal de Soubise.

(On y retrouve les patronymes de beaucoup de familles d’Ars encore présentes de nos jours.)

Au-dessus de la première plaque du pilier Nord, le curieux peur découvrir un carré jaune qui est une découverte notable :

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Le Blason de Mazarin ou La Litre Seigneuriale.


Au moment de la récente réfection de l’église, la restauratrice Lucie Roques a découvert après sondage des piliers un drôle de graffiti en effectuant des sondages sous le badigeon de ce pilier Nord. En effet, après une étude poussée, un historien de l’art a identifié les armoiries du cardinal Mazarin peintes sur cette colonne et visibles de manière lacunaire...