Flash 1: Géographie et Pouvoir autour de l’an 1000
La zone en couleur saumon correspond au Golfe des Pictons, à l’époque vaste étendue marine parsemée d’îles en couleur violet. Aujourd’hui cette zone fait partie du continent français et comprend le marais Poitevin.
La carte présentée ici est capitale pour comprendre le contexte lorsque, en 1027 (ou1031 ?), date clef de l’Histoire de l’Eglise et du village, le duc d’Aquitaine, ancêtre de la grande Aliénor, fait don aux moines de l’abbaye de Saint Michel en l’Herm des îles d’Ars, Loix et les Portes.
Cette carte révèle deux différences majeures par rapport à notre époque : Ars est une petite île séparée de l’ile de Ré par un bras de mer. Celui-ci, qui va progressivement se réduire jusqu’à disparaitre, vers 1460, est parcouru par de violents courants ayant un double effet : Il empêche de créer des marais salants dans cette partie du Fier et isole l’île d’Ars. C’est la géographie du Moyen Age, qui se recréera lors de la submersion marine Xynthia, le »vimer » du 27 novembre 2010 !
Autre différence majeure que révèle cette carte : Sur le continent, face à Ars, en Vendée, existait alors, au-delà du pertuis actuel, une vaste étendue marine, le « golfe des Pictons », parsemé d’îles, dont celle occupée par l’abbaye de Saint Michel en l’Herm, rapidement accessible d’Ars par la mer. Le trait de côte, figuré sur la carte en pointillé, montre l’étendue des espaces gagnés sur la mer en 1000 ans, par apport d’alluvions et travaux d’endigage et de drainage des hommes. Par contre, au nord, au-delà du phare de Saint Clément, et à l’ouest, en 1000 ans, c’est la mer qui a fait reculer sensiblement le trait de côte !
Cette abbaye exercera longtemps sa tutelle sur Ars, ce qui signifie que les Arsais vont dépendre d’une autorité ecclésiastique, et du droit canon, sans avoir de seigneur et de château pour les défendre, jusqu’à la reprise en main royale, alors que l’île de Ré du Moyen Age, au sud du Martray, va dépendre de seigneurs, notamment ceux de Châtelaillon, donc du droit féodal.
De cette double particularité géographique et « politique », à laquelle s’ajoutera la diversité de l’origine de la richesse (le sel surtout pour Ars, la vigne et le commerce surtout pour Saint Martin et la Flotte, au sud), et celle de la religion plus tard (très largement catholique au nord, assez protestant au sud) résultera la spécificité d’Ars, sensible encore aujourd’hui.